Des essais en plein champ sur des pommiers génétiquement modifiés sont conduits en Suisse afin de lutter contre le feu bactérien.
Agroscope, centre de compétences de la confédération suisse pour la recherche agricole, est autorisé par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) à mener un essai en plein champ avec des pommiers génétiquement modifiés. Ces essais démarrent au printemps 2016 sur le site de Reckenholz, proche de Zurich, pour une durée de 6 ans maximum.
Des chercheurs de l’École polytechnique de Zurich ont travaillé en laboratoire sur la lignée de pommiers « Gala Galaxy » dans lesquels a été introduit un gène du pommier sauvage de Sibérie résistant au feu bactérien. L’essai en plein champ a pour objectif de tester la résistance de ces arbres fruitiers contre diverses souches de l’agent pathogène Erwinia amylovora. Cette bactérie, responsable de la maladie du feu bactérien, est à l’origine de problèmes considérables pour les cultures fruitières en Suisse, soulignent les autorités environnementales.
L’objectif des essais est, d’une part, d’observer le comportement des pommiers résistants en plein champ et, d’autre part, d’étudier les répercussions du gène introduit (cisgène) sur l’environnement.
La cisgenèse : de quoi s'agit-il ?
La cisgenèse consiste en un transfert génétique artificiel entre des organismes qui pourraient être croisés selon des méthodes d'hybridation classiques. La Commission européenne étudie actuellement l’opportunité d’appliquer ou pas l’appellation – et la réglementation – « OGM » aux « nouvelles techniques d’obtention de plantes » (ou new plant breeding techniques, NPBT) dont la cisgenèse. Le débat trouve aussi son écho en France.
Les fleurs des pommiers cisgéniques seront éliminées
Pour éviter toute dissémination de pollen cisgénique et tout risque d’hybridation, l’OFEV a demandé aux équipes de recherche d’éliminer les fleurs des pommiers cisgéniques « jusqu’à nouvel avis ».
D’autres mesures de sécurité sont exigées parmi lesquelles l’installation de clôtures sur le site, la formation spécifique des collaborateurs, la surveillance des parcelles ou encore la constitution d’un groupe d’accompagnement pour superviser l’essai.
La culture de plantes génétiquement modifiées à des fins de production agricole est interdite en Suisse jusqu’à fin 2017. Seule la culture à des fins de recherche est envisageable, mais soumise à autorisation.
M. C. et C. C./Forestopic