Le lycée de Mouchard, dans le Jura, et celui d’Étang-sur-Arroux, en Saône-et-Loire, craignent pour leur avenir.
Une pétition vient de se lancer pour soutenir le lycée du bois Mouchard-Jura. L’initiative est concomitante au congrès de l’interprofession Fibois Bourgogne-Franche-Comté, organisé les 21 et 22 novembre 2024 à Arc-et-Senans, et où les élèves de ce même lycée sont chargés de l’accueil des participants.
Des enseignants s’y inquiètent de l’avenir d’une formation technico-commerciale bois (BTS « conseil et commercialisation de solutions techniques » ou CCST). Le conseil régional aurait à se prononcer, courant décembre, sur le transfert de cette formation, de Mouchard vers le lycée Duhamel de Dole, dénué de cette double spécialisation commercial et bois.
Le BTS CCST de Mouchard accueille huit et six étudiants, en première et deuxième années respectivement. Carole Lambert, enseignante à Mouchard, tente une explication : « Nous avons perdu des effectifs depuis que le BTS a changé de nom, passant de “technico-commercial” à “CCST”. Auparavant, nous avions 18 jeunes par promotion. » Elle craint qu’un éventuel arrêt de cette formation à Mouchard ne mette en péril le lycée, après la suppression d’autres cursus ces dernières années, par exemple celui sur les métiers du sciage et affûtage.
Deux hypothèses pour l’établissement d’Étang-sur-Arroux
Serait également menacé, dans la région, le lycée et centre de formation pour adultes (CFPPA) du Velet, à Étang-sur-Arroux, spécialisé « paysage, forêt et bois ». Là aussi, une pétition circule et dont s’est fait écho le journal L’Humanité.
En juillet 2024, Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, a précisé le cas du Velet :
« Il y a deux hypothèses. Il y a une hypothèse de transfert des formations sur Autun. Il y a une hypothèse de développement des formations sur le Velet, conduit par l’État »,
Marie-Guite Dufay a aussi évoqué un « sujet bâtimentaire » ; le site serait en proie à des surconsommations énergétiques.
Aux yeux de Sylvain Mathieu, conseiller régional délégué en charge des forêts et montagnes, le Velet pâtit d’une démographie régionale peu dynamique, avec un vieillissement de la population, couplée à une insuffisante attractivité des métiers de la forêt et du bois :
« Le Velet est passé de 90 élèves en 2020, à une soixantaine aujourd’hui. Une évaluation a fixé à 20 millions d’euros le montant des travaux pour rénover le site. Même si le coût n’était qu’à 5-10 millions d’euros, ce serait élevé pour 60 élèves, cela paraît déraisonnable. Nous pourrions tenter de maintenir l’établissement pour 2 ou 3 ans, mais je ne crois pas aux miracles »,
Quid d’un renforcement du pôle d’enseignement forêt-bois à Étang-sur-Arroux ? Une telle perspective risquerait de « déshabiller Pierre pour habiller Paul », redoute Sylvain Mathieu, pensant à une maison rurale, installée à proximité.
Dans l’option d’Autun, à une vingtaine de kilomètres de là, les équipes enseignantes et les élèves rejoindraient le pôle technologique du lycée existant sur place, « en pleine nature », selon l’élu régional.
« Les formations ne disparaissent pas »
Au sujet de la politique régionale, Sylvain Mathieu veut clarifier :
« Les formations ne disparaissent pas. »
Sollicité par Forestopic, le conseil régional indique que « l’État et la région travaillent, ensemble, à adapter au mieux les formations aux besoins de notre territoire », confirmant qu’aucune décision n’a été prise à ce jour, concernant ces deux établissements.
C. C./Forestopic