Trois ministres viennent de signer le contrat 2016-2020 de l’Office national des forêts (ONF). Cette feuille de route pour les forêts publiques est ainsi officialisée. Pour autant, elle ne fait pas consensus.
Trois ministres ont signé, le 7 mars 2016, le contrat d’objectifs et de performance (COP) 2016-2020 de l’Office national des forêts (ONF). De quoi officialiser cette feuille de route qui fixe les grandes orientations sur les cinq années à venir pour l’ONF, avec des enjeux pour les forêts domaniales, comme pour les forêts des collectivités.
Les trois ministres de tutelle ayant paraphé le COP 2016-2020 sont :
– Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt ;
– Barbara Pompili, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, auprès de la ministre de l’environnement ;
– Christian Eckert, secrétaire d’État chargé du Budget, auprès du ministre des Finances.
Engagements et réserves des communes forestières
Le président de la Fédération des communes forestières (FNCOFOR), Dominique Jarlier, y a également apposé sa signature, ainsi que le président du conseil d’administration de l’ONF, Jean-Yves Caullet, et le directeur général de l’ONF, Christian Dubreuil.
L’un des enjeux du COP 2016-2020 réside dans la récolte du bois issu des forêts publiques, à hauteur de 15 millions de m3 en 2020.
Dominique Jarlier a rappelé les promesses faites par les communes forestières :
« [Elles] se sont engagées à des efforts significatifs en faveur d’un accroissement de la mobilisation des bois en liaison avec les entreprises de la filière et au regroupement de la gestion des forêts communales de petite taille. »
Cependant, l’approbation de la FNCOFOR ne va pas sans réserve. « La Fédération s’obligera à une vigilance sur ses propres engagements et sur ceux de ses partenaires », a indiqué son président Dominique Jarlier.
Désapprobations syndicales
Pour l’ONF, les négociations ne sont pas terminées. Comme le rappelle le ministère chargé de la forêt, le COP 2016-2020 « sera mis en œuvre dans le cadre d’un projet d’établissement en cours d’élaboration ».
Or, plusieurs organisations syndicales désavouent le COP 2016-2020.
En particulier, le Snupfen émet deux griefs majeurs.
Premièrement, le syndicat conteste le modèle économique de l’ONF « qui repose principalement sur les recettes des ventes de bois ». Il juge ainsi que la forêt est « grande perdante ».
Deuxièmement, le Snupfen critique la politique de ressources humaines de l’ONF. L’organisation déclare :
« Les suppressions d’emplois sont masquées par le recours à des emplois aidés qui doivent intégrer l’ONF essentiellement dans un but de formation. »
Les discussions pour faire aboutir le projet d’établissement ont encore quelques semaines pour trouver une issue.
Chrystelle Carroy/Forestopic