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La valorisation des feuillus nécessite entre autres de relever un défi logistique. Les essences doivent se présenter en quantité suffisante pour pouvoir intéresser un industriel. En aval, des travaux en cours visent aussi à améliorer les techniques de collage. Cependant, « les difficultés ne concernent pas tous les feuillus, tempère Georges-Henri Florentin. Je n’ai pas d’inquiétude au sujet du chêne. »
« Dans le bois, tout est bon »
L’avenir se trouve aussi dans l’élargissement des débouchés.
« Dans le bois, tout est bon »,
Une allusion aux différentes parties de l’arbre qui ont chacune leur destination, le tronc utilisé en bois d’œuvre, les branches en bois d’industrie (industries du papier, du panneau) ou en bois-énergie. Sans compter les connexes (écorce, sciures, chutes de transformation…) qui peuvent trouver une nouvelle vie en bois de trituration ou en valorisation énergétique.
Dans le bois tout est bon et, pourrait-on ajouter, dans l’arbre, tout est bon.
Des graines de sapin à haute valeur ajoutée
Biolie applique, à la graine de sapin des Vosges, sa technologie d’extraction végétale sans solvant. Avec des applications en cosmétique notamment. Le président de cette société de biotechnologies, Nicolas Attenot, précise :
« Nous avons développé une huile végétale de graine de sapin avec des applications anti-âge, que nous avons brevetée, ainsi qu’un extrait aqueux dans lequel nous avons identifié des molécules telles que polyphénols et flavonoïdes, et enfin un exfoliant. »
Biolie mise sur la haute valeur ajoutée, plutôt que sur les volumes. Avec 100 kg de graines – non germées –, elle obtient 21 kg d’une huile vendue entre 1 000 et 1 500 le kg. « C’est la graine qui est chère et qui fait le produit », poursuit Nicolas Attenot.
Lancée par un programme de recherche cofinancée par l’Ademe en 2004, Biolie compte dans son capital Forinvest Business Angels, association de forestiers investisseurs. Elle travaille aussi sur l’écorce, pouvant être récupérée auprès des déchets de papetiers, et sur d’autres essences. Ce pourrait aussi être d’autres coproduits comme les racines ou les aiguilles.
Des retombées pour les forestiers
De ces développements, les forestiers attendent des retombées.
« Je suis consterné de voir que la consommation de bois tend à se développer sans se répercuter sur le prix du bois d’œuvre, qui est resté en moyenne ce qu’il était dans les années 1980 »,
Ce n’est pas Hervé Le Bouler, responsable des questions forestières pour la fédération d’associations France Nature Environnement (FNE), qui va le contredire. Selon lui :
« Pour FNE, un bon forestier est un forestier riche. Plus il y aura de valeur qui remontera à la forêt et plus il sera facile de la protéger. »
Quant au CNPF, il prépare le rajeunissement de ses cadres, indique Antoine d’Amécourt, président de Fransylva et du CNPF. Et pendant ce temps, a-t-il rappelé, les arbres continuent à pousser.
Chrystelle Carroy/Forestopic
* PEFC, France Bois Forêt, réseau mixte technologique Aforce, Ademe, Uniper, France Nature Environnement, Maisons de l’avenir, Inova.