Quatre logements collectifs qui misent sur le bois

Quatre logements collectifs qui misent sur le bois

Des huiles pigmentées, fournies par l’entreprise Teknos, réfléchissent la lumière en vue d’éviter que les panneaux en CLT ne blondissent de façon prématurée. Joël Blanc, d’Altibois, évoque la possibilité de « retouches partielles en fin de chantier et durant la vie du bâtiment dans le cas où, par exemple, de la confiture seraient envoyée contre le mur ». Quant au bardage en mélèze, un traitement azur de prévieillissement, proposé par le suisse Böhme, laisse apparaître le gris naturel de cette essence.

Le coût de la réalisation s’élève à 1 440 euros par m2 de surface de plancher.

À Paris, 72 maisons sur les toits, en ossature bois

À une autre échelle, un ensemble de 756 logements se transforme aujourd’hui via une réhabilitation et une surélévation. Il s’agit de bâtiments datant des années 1960, situés dans le 13e arrondissement de Paris. L’opération, entamée en 2009, est susceptible de s’étaler jusqu’en 2018.

La surélévation consiste en la construction de 72 nouveaux logements sur deux niveaux et d’un 73e édifié à l’intérieur des tours. Le choix du bois, dans la surélévation, s’est imposé au fil du projet, comme le souligne Marion Dumesny, de la direction de la réhabilitation de Paris Habitat, le maître d’ouvrage :

« Les ingénieurs ne sont pas parvenus à se mettre d’accord quant aux capacités portantes du bâtiment. Alors que le projet prévoyait au départ une ossature métallique, nous avons introduit une variante libre dans l’appel d’offres. Et toutes les entreprises nous ont proposé du bois. C’est une construction bois d’opportunité qui a permis d’alléger la surcharge de 500 tonnes. »

L’ossature bois l’a emporté. C’est Arbonis (groupe Vinci) qui a géré la création de ces « maisons sur le toit ». En certains endroits, l’entreprise a dû compléter le bois de poutres métalliques.

Près de Toulouse, huit logements participatifs

L’originalité des huit logements de la banlieue de Toulouse, à Ramonville Saint-Agné, réside dans leur caractère participatif. Les habitants-maîtres d’ouvrage se sont groupés dans une société civile immobilière d’attribution (SCIA), épaulée par l’architecte MC Couthenx.

Douglas et épicéa ont donné matière à l’ossature bois, à la charpente de couverture, aux planchers intermédiaires. Le bardage vertical se compose de douglas ayant poussé dans le Tarn. S’ajoute le recours à la laine de bois. La construction a aussi mobilisé des arbres du terrain, avec du sapin et du merisier transformés en poutre, du peuplier en planches ou en lambris épais, et un sophora devenu plan de travail.

Guillaume Niel, l’un des habitants, précise :

« Tous les arbres que nous avons dû couper, nous les avons débité grâce à une scierie mobile de L’Oscietane pour en faire du bois d’œuvre réemployé sur site. Et de même pour la terre de la parcelle. »

L’autoconstruction a permis de réaliser une partie des travaux, dont le montage des espaces communs, avec tout de même, au sein de l’équipe, un charpentier ; et Guillaume Niel est aussi l’un des collaborateurs du bureau d’études Terrell, spécialisé dans la structure et l’enveloppe. Livré en 2013, le complexe renferme une salle commune et un jardin partagé.

Chrystelle Carroy/Forestopic

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