La sous-directrice des Filières forêt, bois (un coup), et bio-économie (de bout de chandelle) et cheval, s’en va.
De tous, elle était reconnue pour filer au galop, mais à juste ou à faux ? Au moment de son départ, quel est son bilan : en a-t-elle fait Trotro ou pas assez ?
Véronique Borzeix s’est fait ovationner lors de la dernière assemblée générale de la FNB* le 15 décembre 2017 et, selon certains témoins, en plus du bouquet, en plus des remerciements, le cadeau offert par la fédération paraissait bien lourd ! À tel point que peut se poser la question de savoir si le PNFB*, dont elle avait la charge du déploiement, n’était pas, au fil du temps, devenu le « PFNB » ?
La Chine fut au centre des préoccupations, car la récolte française de bois était honteusement déroutée à cause des chineurs de l’empire du Milieu. Heureusement, le label UE qui n’a rien à voir avec le règlement bois UE, mais qui a quand même été adopté dans un règlement, celui des ventes de l’ONF*, a permis de résorber l’hémorragie. Un vrai jeu d’équilibriste pour l’État qui est en même temps « actionnaire » de l’Office.
Le résultat est saisissant ! Un accroissement spectaculaire et exponentiel de la récolte par l’ONF, et aussi par les exploitants, par les propriétaires forestiers privés, par les associations, groupements et coopératives forestiers, par les experts ! Quelque 250 000 m3 de bois de gagnés entre 2014 et 2016 pour toutes les utilisations du bois. À peine 1 % en plus, n’en jetez plus !
Idem pour les sciages : ils augmentent de 125 000 m3 en 2016 (source : Agreste). Faramineux à l’échelle nationale !
En fait, c’est raté. Et dommage : Véronique Borzeix considérait cette mobilisation et transformation supplémentaires du bois comme l’objectif et l’enjeu majeurs.
En termes d’écologie, de biodiversité, de considération environnementale, la mise en place du règlement bois de l’Union européenne (RBUE) s’est faite sans anicroche. Véronique Borzeix a également intégré pleinement les associations environnementales dans la concertation. Plusieurs forêts, dont celle de Bercé, se sont vu reconnaître le titre de « forêt d’exception » ; de quoi endormir les associations écologistes ?
En revanche, grosse gifle sur les Gieef*, dont le nombre est beaucoup moins important qu’envisagé. Un bilan mitigé sur le bois énergie, car peu de partenaires s’enflamment pour parler de Dynamic Bois (pour n’évoquer que ce cas précis).
Par ailleurs, qui connaît « La forêt s’invite à l’école » ? Là, c’est la colle. Et le dada de Véronique Borzeix : « La forêt bouge » ? Ce site Internet a été mis en ligne quelques jours après son départ. Mais, pour le document unique de gestion forestière, on attendra.
Restons positifs : les deux offices publics, ONF et CNPF*, quoique parfois sous-dotés, sont chacun dotés de leur COP*. Enfin, l’innovation dans la filière forestière a bénéficié de l’action de Véronique Borzeix, à travers l’appel à projets innovations forêt-bois de juin 2017.
Véronique s’en va, c’est le Borzeix blues.
La Grive des bois, plume légère et satirique de la forêt et du bois
Acronymes :
CNPF : Centre national de la propriété forestière.
COP : contrat d’objectifs et de performance.
FNB : Fédération nationale du bois.
Gieef : groupement d’intérêt économique et environnemental forestier.
ONF : Office national des forêts.
PNFB : programme national de la forêt et du bois.
