Le gemmage est une activité ancienne, mais qui pourtant revient de nos jours avec une nouvelle méthode de récolte plus respectueuse de l’environnement et de l’écosystème.
Les expérimentations menées dans le cadre de Gemm-Est (projet dédié aux gemmages des espèces forestières de l’est de la France, financé par le programme Mirabelle+ de Lorraine Université d’Excellence), ont démontré que parmi toutes les essences résineuses de l’est de la France, le pin sylvestre est un bon candidat pour fournir de la résine en quantité intéressante. À noter que le gemmage du pin sylvestre fut une pratique courante dans l’est de l’Europe jusqu’au milieu du XXe siècle, à tel point qu’on l’appelle parfois « la térébenthine d’Allemagne ».
Les travaux de recherches d’ExtraForEst se précisent et permettent d’imaginer de nouveaux débouchés de la chimie du bois pour la pharmaceutique, la cosmétique, la nutraceutique et les énergies renouvelables. Il s’agit maintenant de changer d’échelle, de structurer la filière et de relever le défi de l’industrialisation.
Les hémicelluloses et la cellulose sont des composantes du bois déjà exploitées pour approvisionner des marchés de masse tels que ceux des biocarburants, des papiers et les cartons, des textiles, de la cellophane, etc. À l’heure où les ressources fossiles s’épuisent, où la réglementation environnementale se fait de plus en plus exigeante et où les consommateurs réclament des produits plus responsables, le bois attire de plus en plus l’attention.
Un futur prometteur se dessine pour les travaux d’ExtraForEst. Si les travaux de recherche réalisés permettent de qualifier, quantifier et localiser les différents extractibles au sein de l’arbre, l’ambition ne s’arrête pas là. Le programme a pour objectif de soutenir l’émergence d’une véritable filière chimie du bois. Des outils destinés aux professionnels sont en cours de création.
Dans quelle mesure la sylviculture peut-elle intégrer le futur débouché de la chimie du bois afin de favoriser la présence d’extractibles dans nos forêts ? Telle est la question que se sont posée les chercheurs du programme ExtraForEst. Il ne s’agit pas de balayer les autres usages du bois ou de déstabiliser les filières existantes, mais d’étudier comment adapter la sylviculture actuelle à de nouveaux débouchés.
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