Si la forêt française est en capacité de répondre à la demande en bois, c’est le soutien au secteur de la transformation qu’il faut interroger, selon le sénateur Philippe Bonnecarrère. Il interpelle le gouvernement.
La transformation du bois est-elle le maillon faible de la filière forestière ? Le sénateur du Tarn, Philippe Bonnecarrère, pense que oui. Le 24 novembre 2016, il a interrogé, sur le sujet, Christophe Sirugue, secrétaire d’État chargé de l’Industrie auprès du ministre de l’Économie et des Finances.
Selon le sénateur :
« Les forestiers considèrent que la France est en mesure de faire face tant à la demande étrangère qu’à la demande de nos scieries. »
Le problème est ailleurs, estime-t-il. L’élu invite à considérer les difficultés rencontrées pour exporter des produits à plus haute valeur ajoutée et le manque de modernisation ou d’investissements dans les scieries.
Et de prendre l’exemple de l’Allemagne :
« 99 % des exportations résineuses se font de l’Allemagne vers la Chine sous forme de sciage et 99 % des exportations de la France vers la même Chine se font sous forme de grume. »
On pourra lire ou relire une étude* de l’institut FCBA parue en 2014 dans la Revue forestière française. Les auteurs concluent notamment :
« C’est avant tout la capacité des entreprises d’un pays à transformer la ressource (locale ou sinon importée) en produits compétitifs, qui permet de gagner des parts de marché à l’étranger et de contribuer positivement au solde commercial de la filière. »
Quant au sénateur, il constate :
« Sauf la réponse ministérielle présentement espérée, il manque clairement une politique industrielle française de la transformation du bois. »
Aussi Philippe Bonnecarrère demande-t-il à connaître la politique de l’État en termes de soutien à la transformation du bois.
Chrystelle Carroy/Forestopic
* « Le commerce extérieur des produits bois : existe-t-il réellement un paradoxe français ? », par A.-L. Levet, L. Guinard, I. Purohoo, RFF n° 1-2014, tome LXVI.