La fédération française des papetiers Copacel met le doigt sur les consommations énergétiques du bois, qui pourraient se développer au détriment d’un usage en cascade de cette matière.
Des bois d’ordinaire destinés aux industries de trituration, pour la production de pâte à papier ou de panneaux, se trouvent happés par des usages énergétiques. C’est un constat dressé par Copacel pour l’année 2018 et la tendance pourrait s’accentuer, selon l’organisation professionnelle.
Paul-Antoine Lacour, délégué général de Copacel, y voit une double explication :
« C’est un mouvement enclenché pour la fabrication de granulés destinés aux particuliers et pour l’alimentation de chaufferies collectives à biomasse, favorisées par les politiques publiques. Cela peut exacerber des tensions sur certains marchés. Nous sommes d’accord avec le développement des usages énergétiques du bois, en vue d’une économie décarbonée. Mais, que cela se fasse à partir de bois qui n’est pas utilisé. Nous restons vigilants quant aux projets de conversion de centrales thermiques à charbon, en co-combustion de charbon-biomasse ou utilisant de la biomasse uniquement. »
Les gisements concernés, d’après Copacel, consistent en des bois issus de coupes forestières de première éclaircie ou en des connexes de scieries. Paul-Antoine Lacour plaide pour une utilisation du bois en cascade :
« Il est plus intéressant de prendre ce bois pour en faire un produit une première fois – de la pâte à papier –, de le recycler trois à cinq fois et, au bout du compte, quand la fibre papetière devient impropre à la production de papier, parce qu’elle est trop tordue, cassée, elle peut être mise en chaufferie et brûlée. »
Si ces tensions s’avèrent non quantifiées, elles paraissent variables selon les territoires.
C. C./Forestopic
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