Arbre mort (crédit photo: Olivier Martineau/CNPF)
Arbre mort (crédit photo: Olivier Martineau/CNPF)

Biodiversité: l’âme de la forêt à préserver

 

La préservation de la biodiversité est l’un des trois piliers de la gestion multifonctionnelle des forêts. Revêtant de multiples facettes, la biodiversité forestière semble parfois insaisissable, y compris pour le forestier. Pour qui tente de mieux la comprendre, elle devient vite un partenaire indissociable d’une gestion forestière de qualité, source d’émerveillement au quotidien. Les outils et bonnes pratiques existent et sont à mettre entre toutes les mains.

 

D’après l’IPBES*, un million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction, dont une grande partie au cours de la prochaine décennie. Les milieux forestiers, concentrés de vie, ne sont pas épargnés par ce déclin de la biodiversité, qui touche les forêts au niveau mondial.

Pérenniser la vie forestière, de plus en plus fragile

Au carrefour de plusieurs zones climatiques et disposant d’une forte diversité de substrats géologiques, les forêts françaises sont des hauts lieux de biodiversité. On y recense 137 espèces d’arbres et plus de 500 types de milieux naturels. Leur préservation fait aujourd’hui partie intégrante des décisions de gestion forestière.

Bénéfique à la qualité des peuplements forestiers à long terme, la biodiversité forestière permet aussi la fourniture de services écosystémiques inestimables : stockage du carbone, régulation de la qualité de l’eau, protection contre les risques d’érosion, résilience des peuplements face aux aléas climatiques et sanitaires… Autant d’externalités positives qui permettent d’atténuer les effets du changement climatique sur les peuplements forestiers. Sans compter la fonction sociale de la forêt.

Pérenniser cette vie en forêt, visible ou cachée, souvent surprenante, et aussi de plus en plus fragile, devient dès lors une priorité.

Mettre en place des outils intégrés à la gestion forestière

Les propriétaires privés, disposant de près des trois quarts des surfaces forestières en France métropolitaine, ont ainsi une responsabilité vis-à-vis de la biodiversité, garante d’un bon fonctionnement de l’écosystème forestier : pollinisation de fleurs, dispersion de graines, décomposition du bois mort et de la matière organique, diversité de prédateurs et régulation des ravageurs… derrière la croissance des arbres, se cachent nombre d’organismes qui conditionnent leur vitalité, leur productivité et leur régénération.

Quelques grands principes sont intégrables dans la gestion forestière au quotidien : conservation de bois mort, maintien d’essences secondaires, exploitation forestière raisonnée... Des outils faciles d’accès et simples d’utilisation existent, parmi lesquels l’indice de biodiversité potentielle (IBP). Principalement basé sur l’observation des arbres, du peuplement forestier et des milieux associés, l’IBP permet d’évaluer la capacité d’accueil d’un peuplement forestier pour les autres êtres vivants et d’identifier les points d’amélioration possibles lors des interventions sylvicoles, autour de dix facteurs clés.

Des outils réglementaires, des réseaux de zones d’intérêts écologiques dédiées, et ou encore des inventaires et études dédiés à l’aménagement du territoire, ont également été mis en place pour faciliter la prise en compte de la biodiversité lors d’interventions en forêt.

Des dispositifs pour valoriser la biodiversité forestière

Afin de soutenir les propriétaires forestiers dans cette démarche, les financements existent et se développent. Tout comme le stockage du carbone, la préservation de la biodiversité fait partie des services écosystémiques qui commencent à faire l’objet de paiements compensatoires, à travers des projets de conservation. Ces derniers sont basés sur le principe selon lequel l’acte de conservation demande au forestier de renoncer à une partie de ses revenus tirés du bois. Ce coût peut être pris en charge par une entreprise, si elle le considère légitime. Les travaux de « valorisation » de la biodiversité en forêt devraient permettre de développer des financements, et tenter de répondre à cet enjeu de société.

Violaine Grimprel (Forêts de France)

* Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques.



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Rubrique humoristique et satirique de la forêt et du bois


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