Que font les forestiers face à l’enjeu du carbone ? C’est le thème d’un dossier à paraître dans Forêt-entreprise n° 230 de septembre 2016. La lutte contre le changement climatique a fait l’objet d’un accord politique lors de la COP21, conférence internationale sur le climat qui s’est tenue en décembre 2015 à Paris. Qu’en est-il du stockage du carbone en forêt ?
La déforestation reste, certes, responsable de plus de 10 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine anthropique au niveau mondial. Mais, la situation est bien différente en France où la forêt séquestre l’équivalent d’environ 12 % des émissions de GES chaque année. Les forestiers ont donc un rôle à jouer dans l’atténuation du changement climatique.
Entreprises et collectivités s’intéressent au carbone forestier
L’absorption du carbone est l’un des services écosystémiques rendus par les forêts à la société. Or, dans la majorité des cas, c’est le propriétaire forestier qui doit supporter les surcoûts générés par un changement de gestion (parfois onéreux) pour mettre en valeur une telle aménité. Mais, des sources de financement existent.
Nonobstant l’impossibilité en 2016 de faire certifier les crédits carbone issus des projets volontaires en forêt, de plus en plus d’entreprises souhaitent investir dans des travaux forestiers de séquestration du carbone. Cela rejoint, sur certains points, la notion de paiement pour services environnementaux.
Le Centre national de la propriété forestière (CNPF) a ainsi réalisé, en 2015, un programme en partenariat avec le Groupe La Poste et le Groupement d’intérêt public pour le Massif central. À travers cet exemple, Forêt-entreprise aborde notamment la contractualisation entre le propriétaire forestier et l’entreprise, et la façon dont le rôle de puits de carbone peut être amélioré.
Les entreprises ne sont pas les seules à s’intéresser au carbone forestier. Les collectivités qui ont l’obligation de réaliser un plan climat-air-énergie territorial (PCAET) cherchent également à intégrer les forêts dans leur bilan carbone. Le CNPF développe un outil en ce sens.
Carbone du sol, rémanents, taillis de chêne vert
Ce dossier fait aussi le point sur les avancées de la recherche forestière. Une étude de l’INRA développe l’impact de la récolte des rémanents sur le carbone du sol (réservoir le moins bien connu). Le retour sur le site expérimental de Puéchabon (Hérault) et les nouvelles séries de mesures (carbone notamment) du CNRS mettent en évidence la nécessité d’éclaircir les taillis de chêne vert pour anticiper les effets du changement climatique sur la croissance, même dans des peuplements peu productifs.
Forêt-entreprise revient, de plus, sur une étude scientifique qui a fait polémique en début d’année concernant la gestion des forêts européennes au cours de ces 250 dernières années et ses conséquences en termes d’atténuation. Enfin, un article explique en quoi il ne peut pas y avoir d’atténuation sans adaptation au changement climatique.
D’après un article d’Olivier Gleizes (CNPF-IDF), à paraître dans Forêt-entreprise n° 230