Renouveler la forêt est aujourd’hui une urgence ! Le sénateur Philippe Leroy a lancé un appel appuyé par l’ensemble de la filière bois. Un appel adressé directement au gouvernement, et également à l’ensemble des citoyens français. Pourquoi planter, que planter, et, surtout, comment financer le reboisement ? Autant de questions auxquelles Forêts de France de décembre 2016 apporte des réponses.
Le reboisement aura un impact sur l’économie du futur
Le 27 octobre 2016, à Mende, le sénateur Leroy a insisté sur le fait que si nous ne renouvelons pas nos forêts, nous courons vers une pénurie de la ressource pour la filière bois, et aussi vers une perte d’emplois en milieu rural et l’impossibilité pour la forêt et le bois de jouer le rôle qui est le leur vis-à-vis du changement climatique.
Le message du sénateur est clair : le fonds stratégique, abondé aujourd’hui par le ministère chargé de la forêt à hauteur de 28 millions d’euros, doit atteindre une enveloppe globale de 150 millions d’euros pour assurer la survie de cette filière prometteuse pour l’économie du futur.
Une ressource forestière adaptée et créatrice de valeur
L’état des lieux est alarmant. À la fin des années 1970, chaque année plus de 100 millions de plants forestiers étaient vendus. La moyenne est aujourd’hui de 65 millions... À l’échelle du territoire national, la forêt plantée représente désormais une surface de 2,1 millions d’hectares minimum, soit 12 % de la forêt de production.
Pour le forestier, la question principale est : « Mes peuplements optimisent-ils au mieux le milieu dans lequel ils évoluent ?». Fransylva propose trois bonnes raisons de planter, développées dans Forêts de France : produire une ressource adaptée, accompagner sa forêt face au changement climatique et enfin créer de la valeur.
La recherche génétique progresse, en vue de répondre aux problèmes de changement climatique. Sabine Girard, ingénieur forestier à l’Institut pour le développement forestier (CNPF-IDF), précise :
« Des recherches sont néanmoins en cours pour essayer de préciser, par espèce, les territoires où la situation risque d’être critique et quels sont les facteurs liés au sol, à la topographie ou à l’exposition par exemple, qui pourront compenser ou amplifier l’évolution du climat. Un tel outil permettra de préciser les risques liés à la plantation d’une essence donnée sur une parcelle. »
Qui finance le renouvellement ?
Avec la fin du Fonds forestier national, les aides aux reboisements sont devenues quasi inexistantes. Les recettes engendrées par les coupes de bois ne permettent pas systématiquement de couvrir les frais de renouvellement de la forêt. C’est pourquoi de moins en moins de propriétaires reboisent... alors, comment allons-nous assurer l’approvisionnement de la filière sur les prochaines décennies ?
Aux côtés du financement public en recherche de moyens, on trouve des financements innovants avec :
– la RSE ou responsabilité sociétale des entreprises ;
– la combinaison public-privé au service des territoires ;
– des fonds privés issus de dispositions fiscales, le mécénat pour défiscaliser ;
– et enfin le groupement d’intérêt économique et environnemental forestier (GIEEF).
Découvrez ces enjeux en détails dans le dossier de Forêts de France.
Emmanuelle Degoy (Forêts de France)