Les travaux de recherches d’ExtraForEst se précisent et permettent d’imaginer de nouveaux débouchés de la chimie du bois pour la pharmaceutique, la cosmétique, la nutraceutique et les énergies renouvelables. Il s’agit maintenant de changer d’échelle, de structurer la filière et de relever le défi de l’industrialisation.
Depuis le début de ses recherches, l’équipe d’ExtraForEst échange régulièrement avec des forestiers, des scieurs, des interprofessions, des pôles de compétitivité et des industriels sur l’avancée de ses travaux ou encore l’orientation à leur donner, en vue d’amorcer un début de filière bois-chimie. Cette approche a permis aux chercheurs d’identifier les enjeux liés à l’émergence d’une filière chimie du bois et ceci sur toute la chaîne de valeur : demande croissante du public pour des produits plus « verts », nouveaux débouchés pour les connexes, meilleure valorisation du produit bois, dynamisation des territoires pour positionner les régions Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté comme des acteurs clés de la chimie du bois à échelle nationale et internationale… Une question subsiste : à ce jour, quelle est la prochaine étape ?
Une étude de marché prometteuse
Les chercheurs d’ExtraForEst ont demandé au pôle de compétitivité Industries et Agro-Ressources (IAR), dédié à la bioéconomie, de réaliser une étude sur la viabilité économique d’une filière de la chimie du bois afin d’identifier et hiérarchiser les marchés d’intérêt, selon des critères techniques et économiques et en particulier selon les intérêts exprimés par les industriels de l’aval. À terme, un modèle économique d’exploitation des extractibles du bois en fonction des marchés en sera déduit.
Un projet de plateforme préindustrielle
Tous ces échanges et travaux contribuent ainsi à nourrir un projet émergent : une plateforme de montée en échelle pour la transformation et la valorisation des composés du bois. Suite logique d’ExtraForEst destinée à accélérer l’innovation au service des industries du Grand Est, cette plateforme mutualisera des équipements et des compétences et aura deux fonctions principales :
– en premier lieu, assurer la valorisation des composants de la biomasse forestière du territoire ;
– et en second lieu, permettre le passage à l’échelle préindustrielle, puis industrielle.
Cette plateforme peut incarner cette nouvelle étape et constituer ainsi un maillon structurant de la future filière chimie du bois dans le Grand Est. Découvrez ci-contre le regard d’Émilie Reynaud, chargée de mission sur la première transformation du bois chez l’interprofession régionale Fibois Grand Est et membre du comité consultatif d’ExtraForEst.
Francis Colin, coordinateur ExtraForEst
Émilie Reynaud, chargée de mission première transformation chez Fibois Grand Est
La chimie du bois, des process à tester
« Fibois Grand Est est persuadé que la chimie du bois a du potentiel et veut accompagner son passage du laboratoire à l’échelle industrielle. L’interprofession connaît bien le tissu de la région et peut faciliter les rencontres entre les différents acteurs de la filière forêt-bois, notamment autour du projet de plateforme qui permettra de tester les process. Néanmoins, l’étape préindustrielle doit être préparée en amont. À ce titre, l’analyse de marché du pôle IAR semble prometteuse. En effet, il est indispensable de situer les marchés d’intérêt, car il va falloir financer des installations assez lourdes pour accompagner l’émergence de cette plateforme de valorisation et transformation des composants du bois. »