Une plus grande pédagogie à l’égard de la société s’impose au forestier d’aujourd’hui
Une plus grande pédagogie à l’égard de la société s’impose au forestier d’aujourd’hui (crédit photo: Pascal Charoy)

Syndicats de forestiers: l’indispensable ouverture à la société

 

Le forestier peut-il rester seul face aux enjeux économiques, environnementaux et sociétaux de la forêt ? Non, répond le syndicalisme forestier qui propose une approche collective. Il fédère à travers la France 40 000 propriétaires. Forêts de France lui consacre un dossier dans son édition d’avril 2018.

Au sein de ses 17 unions régionales et 78 syndicats départementaux, Fransylva regroupe 40 000 propriétaires forestiers* pour un total de 2 millions d’hectares de forêts. L’image du forestier seul au fond de ses bois paraît donc bien désuète aujourd’hui. Le propriétaire ne vit plus caché. Il est engagé dans un travail qui dépasse son échelle de temps et il doit expliquer ce contexte si particulier autour de lui. Cela peut impliquer de se défaire d’une tendance à l’individualisme.

Un enjeu que résume Daniel Duyck, président de Fransylva Calvados Manche :

« En reconnaissant qu’ils peuvent améliorer et renouveler le patrimoine vivant dont ils ont hérité, les propriétaires forestiers agissent dans leur intérêt mais aussi pour l’intérêt général. »

De la pédagogie sur la multifonctionnalité des forêts

À travers des exemples concrets, Forêts de France présente le travail que mène Fransylva à tous ses échelons d’intervention. Le syndicat a lui-même dépassé ses missions traditionnelles d’information, de formation et de défense des intérêts des propriétaires, pour les accompagner dans une ouverture vers la société.

Le syndicalisme propose aujourd’hui de se regrouper afin de montrer son travail, partager, informer le public sur l’interaction des fonctions sociales, environnementales et économiques de la forêt. Sans chercher à se justifier et tout en restant décisionnaires sur le terrain, le propriétaire forestier doit faire preuve d’une plus grande pédagogie autour des actions qu’il engage.

Une telle approche paraît aujourd’hui nécessaire dans une société marquée par l’éloignement grandissant entre citadins et ruraux. Il s’agit non seulement de rappeler au grand public les services environnementaux d’une forêt bien gérée, mais de prouver qu’une forêt vivante est une forêt économiquement rentable.

Plus question, non plus, de laisser à d’autres le monopole de la parole sur la fonction sociale de la forêt. Gérard Gautier, président de Fransylva Bouches-du-Rhône, insiste :

« Cette fonction sociale doit être assumée par le syndicalisme afin de mener une réflexion plus générale sur les limites à la permissivité et aussi pour promouvoir une compensation pour services rendus par la forêt. »

Forêt et société, actions collectives, partenariats

Les témoignages d’actions collectives en Haute-Savoie, de partenariats dans les Pyrénées, d’actions de communication dans les Bouches-du-Rhône, sont autant de signes que le syndicalisme forestier est en train d’évoluer vers une meilleure harmonie avec une société en perpétuel mouvement.

Ces actions, le plus souvent portées par des bénévoles, sont appuyées par une petite équipe de professionnels à Paris. Ce dossier nous invite aussi à découvrir les missions et les visages des permanents de Fransylva qui défendent les intérêts de la forêt privée dans les instances nationales et internationales.

Pascal Charoy (Forêts de France)

* La France compte au total quelque 3,3 millions de propriétaires forestiers privés, selon les Indicateurs de l’IGN.



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