Chaque année, plus de 300 jeunes en France obtiennent le brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) option «gestion forestière»
Chaque année, plus de 300 jeunes en France obtiennent le brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) option «gestion forestière» (crédit photo: Iseta)

Formation: faut-il réformer le BTSA «gestion forestière»?

 

Une rénovation du brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) option « gestion forestière » pourrait actualiser ce diplôme en intégrant mieux la notion de filière forêt-bois et en le rapprochant des attentes de l’industrie du bois.

Chaque année, plus de 300 jeunes en France obtiennent le brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) option « gestion forestière ».

Un taux d’emploi de 85 % dans les 3 ans

Ce diplôme de niveau III (bac + 2) correspond-il bien à ce que demandent aujourd’hui les employeurs de la filière forêt-bois ? Max Magrum et Bernard Roman-Amat, dans la Revue forestière française, étudient la question.

Au regard, de l’employabilité de ces jeunes diplômés, la réponse est positive. En effet, dans les 3 ans suivant l’année d’obtention du diplôme, 85 % d’entre eux ont un travail, majoritairement en CDI (83 %) et avec des salaires supérieurs au SMIC.

Ils trouvent un emploi en établissement public (Office national des forêts, Centre national de la propriété forestière), dans des coopératives forestières, chez des experts forestiers privés, dans des entreprises de travaux forestiers ou de valorisation du bois quand ils ne décident pas de poursuivre leurs études.

Ceux qui choisissent d’entrer dans la vie professionnelle dès l’obtention du diplôme constituent 30 % des effectifs, tandis que 70 % poursuivent leurs études, selon la dernière enquête du ministère de l’Agriculture – responsable des formations sur la forêt –, datant de 2013.

Former des techniciens supérieurs « filière forêt-bois »

La dernière rénovation du BTSA « gestion forestière », approuvée en 2012, a été élaborée à partir de 2010. Elle n’a donc pas pu intégrer les récentes mutations du secteur et sa structuration. Ainsi, la création de l’interprofession France Bois Forêt (FBF), en 2006, fut suivie par celle de France Bois Industries Entreprises (FBIE) en 2011, puis celle du comité stratégique de la filière bois (CSF bois) fin 2013. Début 2017, a été approuvé le programme national de la forêt et du bois (PNFB).

Le BTSA forestier ne prend peut-être pas assez en compte de façon globale la notion de filière forêt-bois. Or, le CSF bois invite à raisonner à partir des marchés.

Peut-être faudrait-il former des techniciens supérieurs « filière forêt-bois ». Pour cela, il faudrait enrichir le référentiel de formation de modules traitant de façon plus approfondie de la qualité des bois et de leur classement, de leurs utilisations et des industries de première et seconde transformations.

Il semblerait aussi utile que les diplômés aient une meilleure approche de la gouvernance de la filière forêt-bois, de ses instances représentatives nationales et des organisations professionnelles des différents secteurs de l’aval de la filière.

Une troisième rénovation après celles de 1995 et 2012 ?

En 1995, la première révision de ce diplôme, créé en 1965, avait étendu le contrôle des savoirs des candidats à celui des savoir-faire, tout en rappelant les trois fonctions de la forêt, l’économie (production de bois), le social (accueil en forêt, paysages, cadre de vie…) et l’environnement (protection des milieux forestiers et maintien de la biodiversité).

La deuxième révision, en 2012, a notamment intégré les évolutions du métier de technicien forestier, qui est passé de tâches d’exécution à des missions de conception et d’encadrement. Elle constate aussi les attentes des entreprises envers l’aval de la filière, une meilleure valorisation de la ressource forestière et la gestion territoriale des espaces forestiers.

Il s’agirait de lancer une nouvelle rénovation qui devrait concerner dans un même temps le BTSA « technico-commercial des produits de la filière forêt-bois ».

D’après « Le brevet de technicien supérieur agricole option “gestion forestière” : situation et perspectives »
par Max Magrum (président du jury BTSA « gestion forestière » de 2012 à 2017) et Bernard Roman-Amat, ingénieurs généraux honoraires des Ponts, des Eaux et des Forêts
paru en octobre 2018 dans la Revue forestière française nº 1 / 2018.



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Rubrique humoristique et satirique de la forêt et du bois


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