Rapprocher acteurs publics et privés pour la gestion de la forêt ? Quitte à contredire la loi d’avenir pour l’agriculture, c’est une orientation annoncée par le ministre Stéphane Le Foll, le 12 janvier 2016.
Comment remédier au morcellement des forêts françaises et mieux en organiser les acteurs ? Aux yeux de Stéphane Le Foll, ministre français de l’Agriculture et de la Forêt, une réponse est de marier le public et le privé pour « regrouper l’offre » de bois.
Au Sénat, le 12 janvier 2016, lors du débat « La forêt française en questions », Stéphane Le Foll a déclaré :
« Il y aura des expérimentations qui seront conduites pour aboutir à des groupements d’intérêt économique et forestier qui, contrairement à ce qui a été voté dans la loi, ne concerneront pas uniquement la forêt publique, mais pourront mixer des enjeux de forêt privée et des enjeux de forêt publique, en particulier dans ces forêts où l’on a besoin de mobiliser du bois pour le bois-énergie. »
Or, les groupements d’intérêt économique et environnemental forestiers (GIEEF), définis par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, ont été pensés pour les forêts privées. Les GIEEF? « Une mesure de la loi d'avenir pour la forêt privée », rappelle la sous-direction Filières forêt-bois du ministère, dans une présentation datant de 2015 (disponible en PDF).
En tous cas, cette approche rappelle celle de l’Office national des forêts (ONF). Le gestionnaire des forêts publiques a inscrit « la rationalisation du foncier des massifs forestiers domaniaux » dans son contrat d’objectifs 2016-2020. On peut y lire :
« Les échanges de parcelles avec des propriétaires forestiers privés ou des collectivités territoriales (enclaves, tour d’échelage en Île-de-France...) seront encouragés. »
De même pour les forêts des collectivités :
« L’augmentation de la taille des unités de gestion en forêt des collectivités sera recherchée. »
Un redécoupage du foncier forestier ou du moins de la gestion locale des forêts est donc à prévoir.
C. C./Forestopic
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