Portail d’accès à la connaissance, l’Observatoire des forêts est une sorte de bibliothèque dynamique sur les forêts françaises.
Ce 10 juillet 2023 marque le lancement de l’Observatoire des forêts françaises, au siège social de l’IGN, à Saint-Mandé (Île-de-France), en présence des ministres Marc Fesneau (Agriculture) et Christophe Béchu (Transition écologique), et aussi notamment des députés Maud Petit (Modem, Val-de-Marne) et Anthony Brosse (Renaissance, Loiret), également président du groupe forêt-bois à l’Assemblée nationale.
L’initiative fait partie des mesures prévues par les Assises de la forêt et du bois.
Un observatoire partenarial
Piloté par l’IGN, l’Observatoire associe l’Office national des forêts (ONF), l’Office français de la biodiversité (OFB), le Centre national de la propriété forestière (CNPF), l’interprofession France Bois Forêt, ainsi que le ministère de la Transition écologique et celui de l’Agriculture. Font également partie des contributeurs l’Ademe, les instituts Inrae et FCBA, ou encore le groupement d’intérêt public GIP Ecofor. Pour valoriser les données, l’IGN compte aussi, par ailleurs, sur sa démarche des géo-communs et sur les partenariats avec des start-ups.
Prenant la forme d’un portail Web, l’Observatoire des forêts rassemble des données, existantes pour la plupart, sur la plateforme foret.ign.fr, avec l’idée d’englober la métropole et l’outre-mer.
Gestion des forêts, récolte de bois, biodiversité...
À date, l’Observatoire propose notamment des cartographies sur les forêts présentant une « absence de signes de gestion », sur les récoltes de bois ou encore sur le stock de carbone à l’hectare dans la biomasse des arbres. Le suivi de la santé des forêts et les risque des feux de forêt sont aussi au programme, ainsi que diverses fiches et rapports. Autre exemple, l’outil « Les forêts de mon territoire » consiste en des inventaires territoriaux à l’échelle des régions administratives, des départements, des sylvoécorégions ou des parcs naturels régionaux.
En outre, l’IGN vient de livrer, à l’ONF, les premières données de sa cartographie en haute définition (Lidar HD), lancée en 2021. Cette technologie vise à suivre au plus près l'évolution des forêts.
La plateforme a vocation à être enrichie au cours du temps. L’IGN travaille à mettre à jour, d’ici à fin 2023, la carte des obligations légales de débroussaillement (OLD) en utilisant l’intelligence artificielle. De plus, des projets concernent la biodiversité, sa protection et sa prise en compte dans la gestion forestière, ainsi que les sols forestiers.
« L’étape d’après, c’est de permettre à tout un chacun de croiser les données », précise Antoine Colin, coordinateur de l’Observatoire.
Et, si l’actualisation du programme national forêt-bois (PNFB), décidée par la loi climat, se fait attendre, l’Observatoire pourrait-il toutefois devenir un outil pour la construction de cette feuille de route forêt-bois ? « Oui », répond Marc Fesneau.
Aucun budget n’est annoncé pour l’Observatoire. Mais, indique Sébastien Soriano, directeur général de l’IGN, « cinq personnes ont travaillé pendant 9 mois » pour donner naissance à l’Observatoire. Par la suite, des mises à jour annuelles sont prévues pour au moins une partie des statistiques.
Et, à partir de la fin de l’été 2023, « une communauté Observatoire » doit permettre des échanges avec les utilisateurs, en vue de recueillir leurs avis et propositions.
Dans la même veine, et dans le champ de l’agroforesterie, un projet d’Observatoire des haies pourrait suivre.
C. C./Forestopic