Pour un sommet des forêts de la Terre (lettre ouverte)

Surfaces de forêts par habitant. Cartographie FAO, 2015
Surfaces de forêts par habitant. Cartographie FAO, 2015
Pour un sommet des forêts de la Terre (lettre ouverte)

L’Institut européen des forêts, le Centre pour la recherche internationale en foresterie et le Centre mondial d’agroforesterie appellent les dirigeants à construire une stratégie forestière qui transcende les frontières.

 

Que les dirigeants du monde se réunissent pour tenir un sommet des forêts de la Terre, c’est l’exhortation d’une lettre ouverte aux chef d’État, datée du 26 septembre 2019 et signée par Marc Palahí, directeur de l’Institut européen des forêts (EFI), Robert Nasi, directeur général du Centre pour la recherche internationale en foresterie (Cifor) et Tony Simons, directeur général du Centre mondial d’agroforesterie (Icraf).

« Les bienfaits de nos forêts transcendent les frontières nationales »

« Nous avons besoin de discuter de l’avenir de nos forêts, de nous accorder sur la gouvernance et les actions à mener au profit des peuples et de notre planète. Les bienfaits de nos forêts transcendent les frontières nationales, nos stratégies et actions aussi devraient les transcender »,

écrivent les auteurs.

« La gestion forestière durable, destinée à fournir du bois, de la fibre, de la biomasse, des ressources non-ligneuses et d’autres services et fonctions écosystémiques, peut diminuer les émissions de gaz à effet de serre et contribuer à l’adaptation » au changement climatique, relève un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), daté d’août 2019. Le document fait aussi mention du transfert de carbone stocké dans les produits du bois.

Les forêts sont, de plus, un vecteur de transformation d’une économie basée sur les ressources fossiles vers une bioéconomie durable, ajoute la lettre ouverte.

Or, la crise climatique touche de plein fouet les forêts, en proie à des incendies intenses, des sécheresses prolongées, des maladies, des nuisibles.

« Dépasser la dichotomie entre conservation et production »

Dans ce contexte, la lettre ouverte propose plusieurs mesures :
– reconnaître que les forêts constituent notre plus important capital naturel terrestre, quoique sous-évalué ;
– bâtir une compréhension de l’état des forêts du monde basée sur les connaissances scientifiques ;
– adopter une approche holistique de long terme, qui dépasse la dichotomie entre conservation et production.

Les signataires concluent :

« Biodiversité et bioéconomie sont les deux faces d’une même médaille, le développement durable. »

Les trois organismes ont diffusé la lettre ouverte dans leurs réseaux respectifs.

C. C./Forestopic

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