Cette région de l’Ouest n’est certes pas la plus forestière de France. Il ne faut pas pour autant négliger son couvert végétal de 400 000 hectares qui assure le lien entre des territoires essentiellement ruraux. Une force active protège la forêt ligérienne : ses propriétaires, hommes et femmes, qui œuvrent à son entretien et à son développement. Ces acteurs, ainsi qu’une industrie du bois dynamique, sont à découvrir dans le numéro de mars 2022 de Forêts de France.
Région historiquement dédiée à l’agriculture, marquée par le bocage, les Pays-de-la-Loire possèdent une puissante trame verte où la forêt joue un rôle important. Certes moins visible qu’au niveau national – elle ne couvre que 12 % du territoire –, elle occupe 400 000 hectares et assure l’articulation entre les terres cultivées, les espaces naturels et les grands bassins de population.
Le paysage forestier varie d’un département à l’autre. La forêt est plus présente dans la Sarthe grâce à de grands massifs, avec une prévalence des résineux. Le Maine-et-Loire bénéficie d’une bonne couverture forestière à l’est. La différence est très marquée avec la Mayenne et la Vendée, départements les moins boisés. La Loire-Atlantique, quant à elle, bénéficie d’une progression de ses boisements.
Une forêt morcelée mais au centre des attentions
La forêt ligérienne est majoritairement constituée de feuillus. Ils composent 68 % des peuplements. Les chênes sessiles et pédonculés constituent la première ressource forestière de la région. Cette manne de 30 millions de m3 représente 47 % du stock de bois sur pied. Le pin maritime est la première essence résineuse, présente sur 46 000 hectares. À noter enfin d’importantes peupleraies. Elles couvrent 17 000 hectares et se situent principalement le long de la vallée de la Loire et de ses affluents.
La forêt privée représente 91 % des surfaces, un pourcentage nettement supérieur à la moyenne nationale (75 %). Cette propriété est partagée entre 143 000 propriétaires. La grande majorité (132 000) possède moins de 4 hectares. Seuls 1 700 propriétaires gèrent des forêts de plus de 25 hectares. Malgré ce morcellement, la région est marquée par l’implication forte des sylviculteurs dans leurs parcelles et par de nombreux efforts collectifs servant la gestion forestière. Par l’intermédiaire des antennes départementales de la fédération de la forêt privée Fransylva, des actions sont menées en faveur du regroupement, de la communication et du renforcement des liens avec les industries du bois au sein de la filière.
Une filière bois dynamique
Depuis 6 ans, le volume de bois récolté par les professionnels se situe autour d’1 million de m3, très en deçà de la production naturelle estimée à 2,6 millions de m3 par an. Ce volume modeste tranche avec le dynamisme des industries du bois qui génèrent des emplois répartis sur l’ensemble du territoire. La région possède le troisième effectif des interprofessions forêt-bois régionales (réseau Fibois France).
Le cœur de la filière, avec 7 100 établissements et 31 400 salariés, regroupe toutes les activités qui participent directement aux processus de production, d’exploitation, de transformation et de valorisation de la matière première bois. Il se décompose en cinq grands segments d’activités : la sylviculture et l’exploitation forestière, le sciage et travail du bois, l’industrie du papier et du carton, la fabrication de meubles, et la construction en bois.
Deux secteurs traditionnels sont en pleine mutation et représentent un enjeu fort pour les professionnels et les pouvoirs publics : la fabrication de meubles qui doit faire face à une concurrence accrue pour maintenir ses emplois salariés et la construction en bois qui se développe sous l’impulsion de la demande nationale.
Pascal Charoy (Forêts de France)
* Source : inventaire forestier 2015-2019.
** Source : CRPF 2021.