Alors que les premières fraîcheurs de l’automne nous invitent à pousser le chauffage, Forêts de France vous propose de partir à la découverte du bois énergie, la première énergie renouvelable de France. En voici un bref aperçu en 10 idées reçues.
Utilisée de manière intensive jusqu’à la première révolution industrielle, l’énergie issue de la biomasse a été massivement remplacée par les énergies fossiles. Aujourd’hui, la lutte contre le changement climatique, l’instabilité des prix et les préoccupations environnementales, nous font redécouvrir cette énergie. En parallèle, les évolutions industrielles renforcent l’attrait économique des résidus de gestion forestière et des produits connexes de la transformation du bois.
1. La consommation de bois énergie en France est marginale.
Faux. Le bois énergie (collectif, industriel et domestique) représente 41 % des énergies renouvelables françaises.
2. La consommation de bois énergie épuise les forêts et participe à la déforestation.
Faux. Le bois énergie participe à la croissance des forêts lorsqu’il est exploité dans le cadre d’une gestion raisonnée. Il est alors issu des résidus de travaux d’entretien et des produits connexes de scierie. Le capital bois de la forêt française (volume de bois sur pied) a d’ailleurs augmenté de 1,3 % par an depuis 1980.
3. Le bois énergie fait concurrence aux autres industries du bois.
Encore faux. La part du bois énergie commercialisé pour des chaufferies industrielles et collectives représente 5 % du volume de bois forestier récolté chaque année. Il résulte d’ailleurs de la transformation à destination de son usage premier qui est le bois d’œuvre.
4. Le bois est importé et ne contribue pas au développement local.
Faux. Sur les 6 000 chaufferies bois collectives et industrielles en France, seules 0,05 % font appel à de l’importation.
5. Le bois énergie crée peu d’emplois.
Faux. Il génère trois à quatre fois plus d’emplois que les énergies fossiles !
6. Il est impossible d’assurer l’approvisionnement d’un réseau en bois à moyen et long terme.
Faux. Un contrat d’approvisionnement peut être signé pour une durée allant jusqu’à 12 ans.
7. Le bois pollue.
Vrai et faux. En termes d’émissions en CO2, le bois est neutre car il rejette, lors de la combustion, le CO2 qu’il a capté pendant sa croissance. En ce qui concerne les fumées de bois, la réponse dépend de la qualité de l’installation, d’où l’importance de l’innovation dans le secteur des équipements.
8. Les réseaux de chaleur alimentés majoritairement par du bois ne sont pas compétitifs.
Faux. Le prix de vente moyen de la chaleur issue de la biomasse se situe à 69 euros HT le MWh (moyenne pondérée) en 2015, contre 74,5 euros pour la chaleur issue du gaz naturel (hors cogénération). Les réseaux de chaleur ont par ailleurs un excellent rendement estimé à 85-90 %.
9. Toutes les essences ont la même performance calorifique.
Faux. Les bûches de bois de feuillus durs ont une densité importante et assurent un bon pouvoir calorifique. En comparaison avec les bûches de bois de feuillus tendres, elles assurent un temps de combustion beaucoup plus long et régulier.
10. Le bois de chauffage nécessite 2 ans de séchage avant d’être consommé.
Toujours faux ! La durée de séchage dépend de la région, de l’essence et du produit final attendu.
Capacité énergétique, impact environnemental, place dans la gestion forestière, ou encore poids économiques et enjeux politiques, pour aller plus loin, ouvrez le Forêts de France du mois d’octobre 2017 !
Emmanuelle Degoy (Forêts de France)