Intégrer, dans la construction, plus de bois issu des forêts françaises ? C’est une perspective offerte par les JO de Paris, comme par l’entreprise Meha.
C’est à l’occasion du Forum Bois Construction, à Nancy, le 4 avril 2024, qu’a été décerné le trophée Jean-Paul Lanly de l’Académie d’agriculture de France.
Chaque année, ce prix récompense les initiatives qui visent une valorisation croissante et innovante de bois français. L’édition 2024 distingue l’entreprise Meha et France Bois 2024.
Aux JO, les 30 % de bois français dépassés
Lancé en 2018, dans le cadre du contrat stratégique de la filière bois, le consortium France Bois 2024 a pour objet de « promouvoir l’utilisation des solutions de construction et d’aménagement en bois, notamment français, dans les réalisations des Jeux olympiques et paralympiques », organisés en France, en 2024. Les essences françaises doivent représenter 30 % du bois utilisé dans les ouvrages des JO. Tandis que France Bois 2024 a plaidé pour hisser ce ratio à 50 %, les scieries tricolores fournissent déjà, à l’échelle nationale, quelque 40 % du marché de la construction. C’est aussi « la proportion de bois, notamment de bois français, dans les structures et autres éléments des constructions » que salue l’Académie.
Dans les faits, d’après l’évaluation de France Bois 2024, les 30 % de bois français obligatoire sont dépassés.
D’une part, le Village olympique atteint 65 % de bois français, sur un total d’environ 15 000 m³ de bois. L’ensemble représente 280 000 m² de surface de plancher, répartis entre 200 000 m² d’immeubles à façades ou murs à ossature bois et 80 000 m² d’immeubles dotés de structure ou plancher bois ou les deux.
D’autre part, dans les autres ouvrages olympiques, France Bois 2024 comptabilise un total de quelque 14 000 m³ de bois, dont 30 % ont poussé dans les forêts françaises. Il s’agit, en Île-de-France, du Grand Palais éphémère et de l’Arena Porte de la Chapelle (« Adidas Arena »), érigés à Paris, du centre aquatique olympique de Saint-Denis et sa passerelle, des écoles du Bourget et de Saint-Ouen, du hall 3 du parc des expositions au Bourget, d’une passerelle franchissant l’autoroute A1 (Dugny) – composée de bois de douglas du Morvan –, de la piscine d’Aubervilliers et de la piscine Georges Vallerey (Paris), ou encore d’un plancher temporaire pour le centre de retransmission audiovisuelle.
Au global, ce sont donc 29 000 m³ de bois mobilisés dans la construction, dans la lignée des estimations présentées en 2023, et un ratio d’au moins 45 % de bois français.
Plus de 80 % pour le bois de structure de Meha
L’autre lauréat, Meha, revendique une labellisation « Bois de France » sur plus de 80 % de ses bois de structure, ainsi qu’une certification PEFC sur plus de 98 % des bois utilisés. L’entreprise conçoit, fabrique et met en œuvre des projets de construction bois, depuis ses ateliers situés à Valenton, près de Paris.
Parmi ses réalisations, figurent deux groupes scolaires au Bourget (Seine-Saint-Denis), construits dans le cadre des Jeux olympiques de 2024 (cluster des médias).
Meha compte aussi, à son actif, les nouvelles écuries du centre équestre de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), ou la rénovation de la Cité internationale de la langue française (charpente traditionnelle) à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne. Meha est, par ailleurs, membre de Maître Cube, réseau de constructeurs bois, rassemblant plus de 500 collaborateurs, pour environ 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.
C. C./Forestopic